Octobre 2015 : photos du chantier et du banquet des Q de Plomb!

Voici quelques photos du chantier, prises durant le mois de septembre et octobre.
Aujourd’hui l’auberge est (à quelques ardoises près) hors d’eau et hors d’air !

Nous allons poursuivre le chantier dans les mois qui viennent, sous un mode plus léger (quelques journées par mois, qui seront annoncées à l’avance), car il nous reste l’aménagement intérieur.

Merci à toutes celles et ceux qui sont venus filer un coups de main, transporter du gravier et couler du béton, placer les poteaux (et s’assurer qu’ils soient bien droits), poser des ardoises, faires les évacuations d’eau, fabriquer des pancartes, boire des coups, cuisiner un repas délicieux, prendre des photos,…

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Et quelques photos du dernier banquet des Q de Plomb, le WE du 19-20 septembre pendant la fête des battages/fête du Liminbout, à la ferme de St-jean du terte sur la ZAD.
Il est coutûme de mésurer la tablée pendant ces fameux banquets.. et OUI, vous avez battu tous les records : 54 m de gourmandes qui se sont régalés d’assortiments de patés maison, de hachis parmentier du patron, de fromages de Bellevue, de crème patissière de notre patissier préféré, de quelques litres de vin et de bonnes retrouvailles !
à la prochaine !

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Actualité et photos du chantier au Liminbout : «Sur les ruines de leurs folies, nous construisons nos vies»

Depuis déjà deux semaines, des équipes venues des quatre coins de l’Europe se relaient pour édifier la déjà fameuse auberge des Q de Plombs. Grâce aux forces conjuguées de camarades de Barcelone (dont le quartier de Poble Sec a scellé son jumelage avec le village du Liminbout), de roubaisiens bâtisseurs, de précieux Copains, d’un solide maçon d’Ancenis, et de différents habitants de la ZAD qui ont apporté leur pierre à l’édifice, nous avons mis un sérieux coup de truelle en forme de pied de nez à la préfecture et à AGO-VINCI. Nous avons, entre autres, débarrassé le plancher, vidé l’ancienne écurie d’Ali Baba et ses quarante brocanteurs, terrassé à l’aide de Jean-Claude Bourrin, le tractopelle de la lutte, qui reprend du service, et enfin, coulé une belle dalle (si, si en béton !) où se trouve gravée à jamais cette prophétie : «Ici Nous Vivrons Excellemment».

Nous avons, faut-il le préciser, fait de nombreuses pauses, connus de mémorables tablées du midi qui ont presque eu raison de notre ardeur au travail pendant la digestion. Mais nous n’avons point failli ! Le chantier, comme la lutte, continue.

Si toi aussi, tu souhaites goûter à la fraicheur d’un muscadet venant arroser ta gorge asséchée par le turbin, te rassasier d’un subtile Paella Valenciana, d’une salade de gras double ou encore du poulet basquaise du patron pour nourrir ta force de travail, viens !

Si toi aussi tu souhaites transformer un geste de résistance – la rénovation d’une maison historique et bientôt expulsable – en geste de construction d’une infrastructure du plaisir de vivre ensemble, rejoins-nous !

La semaine prochaine, nous poserons des évacuations et des regards, nous coulerons une dalle, remplacerons des pièces de charpente, visserons le plancher de la salle de banquet. Le chantier a lieu de 9h à 17h et tous les jours du Lundi au vendredi, tu peux venir nous aider à la construction comme à la cuisine. Nous trouver sera une évidence lorsque tu auras vu les splendides panneaux du comité Blinois signalant le chantier au Liminbout. Tu peux aussi, si tu le souhaites, nous prévenir de ta venue par mail, à l’adresse qdeplomb @ riseup.net, ou prendre de nos nouvelles par le blog qdeplomb.noblogs.org.

A très vite,

Les Q de Plombs, Les Maçons du Ciel, et les bétonneurs du dimanche…

30/08/2015

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« Décideurs, vous n’êtes pas sortis de l’auberge ! »

A propos du chantier de rénovation du Liminbout.

Le 10 août prochain, au village du Liminbout, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes débutera un grand chantier public de rénovation. Depuis des années, le destin de ce village voué à la
destruction est suspendu aux plans sans cesse chamboulés du projet d’aéroport. Ses habitants refusent de quitter les lieux et sont parties prenantes du mouvement de lutte.

Dans ce village qui résiste, vit notamment la famille Herbin. Attenant à sa maison d’habitation, il y a une ancienne écurie. Les deux bâtiments ont fait l’objet d’un permis de démolir. La mairie de
Notre-Dame-des-Landes ayant refusé de le délivrer, la préfecture a dû passer en force. Aujourd’hui, suite à une décision de justice rendue le 14 mai dernier, cette famille est expulsable sous 18 mois. Pour autant, elle n’entend pas quitter les lieux de sitôt !

A l’heure où le préfet brandit la menace d’une intervention sur la zone, à la veille du rendu d’un recours juridique décisif, à quelques mois de la Conférence mondiale sur le climat à Paris, il est plus
que jamais nécessaire de réaffirmer notre commune détermination face à ceux qui persistent à vouloir faire de ce bocage un désert et qui entrainent le monde à sa perte.

Ce chantier de rénovation, public et collectif, mêlant squatteurs et artisans des alentours, est l’occasion de démontrer que nous pouvons entretenir, rénover et faire vivre ce lieu qu’ils veulent
détruire. Mais surtout que nous sommes prêts en cas de tentative d’expulsion à le défendre avec acharnement. Le chantier concerne le bâtiment attenant à la maison d’habitation de la famille
Herbin. Le plan, c’est de rénover la charpente, de refaire le plancher, d’adjoindre des appentis au bâtiment, de refaire la couverture en ardoises, afin d’y installer une conserverie, une cuisine, ainsi qu’une grande salle de banquet à l’étage…

Ce chantier appuyé par le mouvement dans toutes ses composantes, s’inscrit dans la longue série de constructions et de reconstructions engagées depuis la fin de l’opération César. La ZAD est le théâtre d’un foisonnement de d’autoconstructions sauvages : de la petite cabane en récup’ au hangar du rosier acheminé en tracteur depuis la Bretagne. Cet hiver, une étape supplémentaire a été franchie dans ce processus avec la coupe collective de bois d’oeuvre destinée aux différents chantiers de la zone. A partir du 13 juillet, une scierie mobile vient sur la ZAD afin de débiter ce
bois. L’auberge du Liminbout sera en partie construite grâce à cette ressource.

Avec ou sans droit ni titre, avec ou sans sommation, nous ne partirons pas ! Le Liminbout restera debout, quoi qu’il en coûte. Si le préfet sort du registre de la gesticulation et de la menace
pour passer à celui de l’action, il verra bien assez tôt de quel bois on se chauffe… Qu’il se souvienne qu’un certain 16 octobre 2012, à 10 heures, tout n’était pas «terminé» comme l’affirmait son
prédécesseur ! En réalité quelque chose commençait tout juste, quelque chose qui va bien au de là de la ZAD et du projet d’aéroport…. Quelque chose qu’aucun préfet ne pourra jamais contrôler ni comprendre.

Nous invitons toutes celles et ceux qui veulent participer à ce chantier de résistence, et marquer leur solidarité avec la famille Herbin, à une grande assemblée générale extraordinaire de soutien le 10 août prochain à 20h30 à la ferme de Bellevue.
Les Q de plombs, Les maçons du ciel et des amis…

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Appel à rassemblement Saint Nazaire, 25 mars 2015

Appel à rassemblement
Saint Nazaire, 25 mars 2015, 10h au tribunal

Le 25 mars prochain se tiendra au tribunal de Saint Nazaire une procédure d’expulsion contre une famille d’habitants du Limimbout, village situé en plein cœur de la ZAD. Nous voyons dans cette nouvelle offensive un acharnement des porteurs du projet d’aéroport contre les habitants de la zone, et nous tenons à ce propos à rappeler quelques vérités :

En juillet 2012, suite à une grève de la faim menée dans le centre ville de Nantes par les opposants au projet, un accord a été entériné entre ces derniers et le gouvernement protégeant les habitants de la zone titulaire d’un statut avant la DUP de 2008, soit 10 maisons d’habitation, jusqu’à la fin des recours juridiques. La famille qui va passer en procès le 25 s’inscrit dans le cadre de cet accord. Aussi, cette nouvelle action en justice nous apparaît comme un passage en force et une provocation de plus des porteurs du projet. Ce n’est d’ailleurs pas la première, elle prolonge une longue série de cinq convocations adressées à cette même famille depuis juillet 2012.

Des fausses déclarations de l’ancien propriétaire du bâtiment, assurant avec la complicité de l’état et du notaire, que la maison était vide au moment de la vente, construisent aujourd’hui l’argumentation juridique des porteurs du projet. Au prétexte de non paiement de loyer, AGO tente de justifier l’expulsion de ces habitants. En réalité, c’est leur engagement soutenu dans la lutte contre l’aéroport qui dérange. Nous ne sommes pas dupe des manœuvres orchestrées par l’accusation, et pointons leurs incohérences.

C’est pourquoi, nous dénonçons catégoriquement ces tentatives d’intimidations et rappelons notre détermination à poursuivre notre lutte et à continuer d’habiter et de faire vivre la zone pour les années qui viennent. Par conséquent nous invitons tous les opposants au projet d’aéroport à venir soutenir la famille Herbin devant le tribunal de Saint Nazaire, le mercredi 25 mars 2015 à 10h. Un départ en convoi est prévu de la ZAD à 8h30 au départ des Ardillères.

Nous ne lâcherons rien.

L’ACIPA, COPAIN, l’ADECA, des occupants de la ZAD.

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Si vous voulez nous expulser, ça sera pas de la tarte !

Grand concours de tartes devant le tribunal de St Nazaire
Mercredi 2 octobre 2014 à partir de 9h00.

Amis gastronomes et cuistots du dimanche, fanatiques de la quiche et grands mères gâteau, poètes du sucré-salé, entarteurs subversifs fomentant d’hilarants attentats pâtissiers, fondus de fondant, fans de flan et de far breton, cantines collectives qui font du communisme un art de vivre et de la cuisine une arme de guerre, casseurs qui craquent pour le goût de la pâte brisée, alpinistes de la pièce montée, gribouilleurs de pâte feuilletée, dévoreurs de religieuses, pâtissiers avides d’expérimentations ou orthodoxes rigoureux de la recette… LA LUTTE A BESOIN DE VOUS !

Le 22 octobre 2014 à ST Nazaire, à 9 heures, se tiendra le procès de la famille Herbin inébranlable pilier des Q de plomb ! Célèbrissimes pour leurs pantagruéliques banquets, ces délicieuses paillardises qui donnent à la lutte contre l’aéroport et son
monde toute la saveur qui manque aux plâts préparés-prémâchés de l’industrie agro- alimentaire.

A grand renfort de lettres indigestes et de procédures juridiques écoeurantes, de tartines de blabla politico- administratif, d’invasion de poulets et de recettes répressives, AGO-VINCI veut construire un aéroport et sa desserte routière. En lieu et place de notre potager, de notre basse cour, de cette maison qui abrite l’une des
plus chaleureuse tablée de la ZAD, les décideurs rêvent d’un monstre froid de verre et d’acier ; où l’on vend si cher des sandwichs triangle au gout insipide. Un monde où l’on se bat pour les miettes tandis que les puissants se partagent le gâteau.

Parce que nous sommes trop gourmands et rabelaisiens pour entreprendre une grève de la faim. Nous voulons que le procès du 22 octobre soit un moment joyeux et arrosé ! C’est pourquoi, nous organisons le premier grand concours international de tartes contre l’aéroport et son monde. Faire de ce triste procès une orgiaque dégustation de gâteaux, quiches, tartes, tourtes et autres.

Alors, à vos rouleaux à pâtisserie, préchauffez les fours sans plus
tarder et rendez-vous le 22 octobre 2014 à 9 heures devant le
tribunal de St Nazaire !

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Le Banquet, ripailles et autres joyeusetés

Chronique du dedans, par Alain Le Cabrit
novembre 2013

“Au banquet de la vie, au moins là bons convives, nous nous étions assis sans avoir pensé un seul instant que tout ce que nous buvions avec une telle prodigalité ne serait pas ultérieurement remplacé pour ceux qui viendraient après nous.”
Guy Debord, “Panégyrique”

Les carottes sont cuites… si les poulets débarquent. Les métaphores alimentaires font florès sur la ZAD qui s’est transformée en véritable grenier vivrier, après les bonnes récoltes de la fin de l’été et de l’automne. Cultiver pour résister, tendre vers l’autonomie alimentaire, voire se détacher du système capitaliste en partageant la production agricole : au-delà de la question de l’aéroport
et de la déroute de Vinci, tous ces points de discussion sont partagés et débattus, sur place, lors des assemblées qui réunissent aussi bien l’Adeca (Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport) que le Copain 44 et les tenants de Sème ta ZAD.

“Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre stérile” : le mot d’ordre de la grande manifestation de remise en culture du 13 avril 2013 a pris toute sa valeur performative. Sur la zone, on a déjà récolté
quantité de denrées : des tonnes de pommes de terre, plusieurs variétés de maïs, plus de trois hectares de sarrasin pour produire des engrais verts ou faire de la farine destinée aux galettes, qu’on
a pu déguster au Carrefour de La Saulce. En ce point d’occupation militaire reconquis s’échangent non plus des pierres et des horions, mais des fromages de Bellevue, du pain des Fosses-Noires ou
encore des cageots de légumes issus des divers potagers.

Mais attention, l’autosuffisance ne signifie pas nécessairement la frugalité subie. Car ici, comme au pays d’Astérix et d’Obélix — pour ne point s’épargner les références les plus éculées —, tout finit et tout recommence par un banquet. La scène peut alors s’ouvrir sur… un bœuf d’enfer. Et l’on se prend alors à rêver du chêne centenaire qui accueillerait, ligoté à son tronc, le plus fameux des bardes nantais déchus, ce troisième Yann dont il semble qu’on ne veuille plus entendre la voix municipale.

Un banquet qui pourrait se dérouler ainsi…

Non loin de l’entrée, sur deux tréteaux et une grande planche de bois, s’amoncellent des bocaux de verre à l’ancienne, bien fermés hermétiquement, avec leur joint de caoutchouc orange. Ils regorgent de victuailles : gésiers confits, tripes au muscadet, coq au vin, choucroute lentilles. Tout cela est offert en vente directe. On effectue là ses emplettes pour la semaine, voire l’hiver.

On est au Liminbout, où se déroule l’un des désormais fameux banquets des “Q de plomb”. Ceux-ci ont déjà transformé les vils entassements d’or du Capital en conserves maison. Les “Q de plomb”, ce n’est ni un parti, ni un syndicat, ni une petite entreprise mais une association informelle créée avec des habitants du Liminbout et les premiers occupants du Rosier, haut lieu de lutte détruit l’automne dernier. C’est aussi un réseau d’entraide, une tablée de rires, et un point de résistance et d’offensive, de palabres et de jargon libre.

On trinque : un verre de rouge ou bien un jus de pomme offert en guise de bienvenue. Le nectar est sucré, avec tout l’arôme des fruits fraîchement pressés lors d’une “apple party” récemment menée
sur tout le territoire et sans le mécénat du défunt Steve Jobs ni la bénédiction de Jacques Chirac. Les couverts sont déjà dressés ; hôtes et convives se confondent. Repas à prix libre. Vin à prix coûtant. On s’empare des chaises de récup’, des sièges faits de bric et de broc, des bancs de ferme.

Sur les cinq ou six grandes tables, les monticules de rillettes de poulet appellent l’assaut. L’agriculture est une arme de guerre et Sème ta ZAD est une riposte à l’impérieuse opération César.
Les images qui surgissent, actives et triomphantes, achèvent et prolongent tout à la fois le processus de lutte et de labeur effectué. L’acte de manger ne se réduit plus seulement à une fonction
biologique, mais reprend ici son caractère partagé d’événement social. Sur la ZAD, le repas se donne comme l’un des temps privilégiés du collectif, comme le lieu de circulation des idées d’où
surgissent aussi bien les fulgurances de la subversion que les calembours de bas étage. S’y déploie une forme de chaos émotif puissant qui engendre l’égrégore des combats futurs. On s’y tient bien loin de la vie quotidienne immobile et privée de tout élargissement symbolique.

A travers la vitre d’une fenêtre, un pâle soleil d’hiver filtre et révèle l’inscription qu’un doigt facétieux et factieux a tracé à même la fine pellicule de poussière qui recouvrait le carreau de verre.
Le ZAD de Zorro avec un A cerclé.

“Crochetastes-vous oncques bouteilles ?
–En ce qui me concerne, je dois avouer que je ne me sens pas très bien après ce que j’ai bu hier, et que j’ai besoin d’un répit ; du reste j’imagine que vous êtes, la plupart d’entre vous dans le même cas…
–Moi non plus, je ne me sens absolument pas de force de boire…”
Et tout le monde convint qu’il ne fallait pas consacrer cette réunion à s’enivrer ; on ne boirait que pour le plaisir !

Les commentaires sur la jacquerie des bonnets rouges vont bon train. “Hier, c’était l’assemblée du mouvement, il y avait beaucoup de monde. L’incertitude sur le devenir proche de la Zone fait
toujours débat. Et les propos de Bové ont été âprement discutés…”, confie une habitante de Notre- Dame-des-Landes, pour évoquer ensuite la figure tutélaire des Paysans travailleurs, Bernard Lambert. A une table proche, un quidam quinqua rappelle son mot d’ordre fameux : “Jamais plus les paysans ne seront des Versaillais.” “L’on oublie aussi trop volontiers l’action menée à ses côtés par sa femme Marie-Paule” rappelle ma voisine qui avait initié la discussion. Un convive embraye sur la lutte historique de Cheix-en-Retz. Stanislas, qu’on appelle Tanis, entretient la tablée de son travail de charpentier, on cause tenons-mortaises… Un solide garçon. Il se remémore à l’envie et avec truculence les soirées du Rosier qu’il animait façon baluche. Et les fusées de détresse qui partaient dans la nuit noire sur les flics en faisant pschhhhhht…

Au menu des hostilités

Vient alors le cassoulet du Liminbout, servi dans ses récipients en terre cuite… les morceaux de cochon, la saucisse pur porc et les haricots blancs sont recouverts d’une croûte marron dorée. Une
ovation accueille les plats fumants. Les verres s’entrechoquent et le vin réchauffe les propos de table. “Pendant que je parlerai, si tu arrives à retenir ton souffle assez longtemps, le hoquet
s’arrêtera. Si tu n’obtiens pas de résultat, gargarise-toi avec de l’eau. Et si ton hoquet persiste toujours, prends quelque chose pour te gratter le nez et éternue.” On se partage les petits fromages
de vache de Bellevue, fruit de la transformation laitière également inaugurée sur place. Et les anciens de comparer avec les fromages de chèvre du Larzac. C’est le temps joyeux où se mêlent
organiquement aux notions de vie et de transformation, les utopies rebelles qu’on appelle de ses vœux.

Tous ces chantiers en commun, qu’ils concernent le bâti ou l’activité agricole, sont une force considérable.
–Ce repas aussi. Cela permet tout de même de maintenir non pas seulement une cohésion sur place,
mais aussi avec les urbains, comme vous, qui ont le pied dedans mais trop souvent les mains dehors. »

De la grande jatte de fromage blanc, l’on sert copieusement les assiettes.
–“Méfiance… la ZAD pourrait devenir une sorte de Christiania, d’où l’on repart avec ses marchandises souvenir après avoir contemplé une exception sous contrôle. (…).
–Non surtout pas, pas plus qu’il ne faut s’enfermer dans une posture défensive, dans l’attente d’un improbable assaut, surtout au moment où l’ennemi est affaibli.
–Aux luttes futures !” Une clameur s’élève joyeusement. Mais l’invocation ne va pas sans la libation. Tanis reprend son verre : “J’ai pas fini mon rouge, ça tombe bien. Merde c’est du café, j’ai
un avion de retard.”
“La ZAD peut devenir une base d’appui dans la guerre diffuse contre l’Etat. (…) que la nourriture que nous y produisons appuie d’autres luttes grèves sauvages, occupations!” résume l’archiviste *.

Une tarte aux pommes maison clôt le festin : “Mangez des pommes” qu’il disait ! Survient alors la goutte… une goutte issue d’une macération locale, en attendant la démultiplication des alambics sur la ZAD. Du goulot de la fiole ventrue et transparente perle la liqueur. Un goût de pomme, à nouveau et volontiers. “Mais vous avez beau dire, y a pas seulement que d’la pomme… y’a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ?” rétorque un convive qui conserve le souvenir ému de la récolte
de ces tubercules, le week-end du 23-24 novembre. Avec tendresse, il se remémore les agapes qui suivirent cette première “betterave party” de la ZAD : châtaignes grillées, vin chaud, bouillon et potée, en soirée, sous un chapiteau à Bellevue.

Tanis se saisit de son harmonica. Un banquet finit toujours avec de danses et de la musique, n’est-ce pas ? Un premier chant s’élève. Un hymne bretonnant, un chant militant ? Que nenni. Et si bien sûr
il est question d’avions, ce n’est pourtant point ce qu’on attendait là

“L’avion, l’avion, l’avion
Ça fait lever les yeux
La femme, la femme, la femme
Ça fait lever la queue…”
Quoi de plus savoureux en guise de conclusion qu’une de ces paillardises que le politiquement correct en milieu militant ne prise guère, mais que Rabelais couvrirait volontiers d’un rire hénaurme !

* Ces quelques mots sont issus du “Troisième dialogue à Notre-Dame-des-Landes”, 16 p. octobre 2013

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Prise de parole des Habitants qui résistent lors de l’ouverture d’une maison au Liminbout – octobre 2012

Ami.e.s dʼici,
Ami.e.s dʼailleurs,

Beaucoup parmi vous connaissent ces lieux. Pour celles et ceux qui habitent ici, légalement ou illégalement, tout est familier :

Les voisins avec qui lʼon partage des moments de fête et dʼéchanges, de lutte et de résistance.

Les jardins que lʼon bichonne, les fermes rythmées par les horaires de la traite, les chemins dans lesquels on se perd pour cueillir mûres et champignons…

Dʼautres parmi vous viennent peut-être ici pour la première fois. Parce que même sʼils nʼont jamais parcouru ces champs et ces bois, même sʼils nʼont pas un souvenir dans chaque pierre, dans chaque arbre, à chaque croisée des chemins : ils nʼacceptent pas que
tout cela soit détruit ! En reprenant cette maison vide aujourdʼhui, malgré le risque que la gendarmerie nous en chasse, nous voulons passer ce message :

La lutte continue, nous ne tomberons ni dans le piège de la répression qui veut nous rendre impuissants, ni dans celui de la négociation avec Vinci qui veut faire de nous des accompagnateurs du projet, des complices de notre malheur.

Ils ont les moyens de faire de cette zone un désert. Ils sont en train de transformer les hameaux en villages fantôme, ils rêvent dʼun bocage avec des haies en plastique et des grillages de métal, dʼune terre ou la brume est remplacée par les gaz dʼéchappement des
avions, où les perles de rosée ne glissent plus le long des toiles dʼaraignées mais sur des panneaux solaires du toit dʼun aéroport.

Nous avons toujours dit : un territoire se défend par celles et ceux qui lʼhabitent, mais pas seulement. Dʼici comme dʼailleurs, nous sommes venus montrer à ceux qui nous chassent que nous pouvons ensemble nous dresser contre leur logique comptable et
destructive, par notre discours et par nos actes, même sʼil faut pour cela enfreindre leurs lois.

Alors que Vinci et lʼétat socialiste déploie tout une machinerie infernale pour broyer celles et ceux qui ont décidé de rester et refuser de coopérer,

Alors que lʼon croise avec tristesse le chemin de celles et ceux qui nous ont accueilli au départ et sʼen sont allés,

Alors que les maisons, les terres et les fermes de la zone se vident et que le départ de chaque habitant marque lʼarrivée de nouveaux vigiles et un accroissement du flicage de la zone,

Nous sommes ici pour dire : nous ne partirons pas, il nʼy a rien à négocier, mais tout à prendre ou tout à perdre !

Ils auront beau nous harceler, nous expulser un à un, nous traîner encore et encore devant les tribunaux, nous continuons de lutter… même si le combat est inégal, même si la résistance semble vaine.
A la veille des expulsions, il nous reste encore une marge de manœuvre : habitons les lieux. Nous devons repeupler la zone à mesure quʼelle se vide pour soutenir celles et ceux qui refusent de partir. Pour empêcher par notre présence lʼavancée de projet. Pour hurler notre refus de lʼabsurde et poser ensemble des gestes de résistance et comme le disait Günther Anders :

« Le courage ? Je ne sais rien du courage. Il est à peine nécessaire à mon action. La consolation? Je nʼen ai pas encore besoin. Dʼespoir, je ne peux vous répondre quʼune chose. Par principe, connais pas. Mon principe est : Sʼil existe la moindre chance, aussi infime soit-elle, de pouvoir contribuer à quelque chose en intervenant dans cette situation épouvantable dans laquelle nous
sommes miss, Alors il faut le faire »

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Lettre ouverte à Cécile Duflot (de la part de quelques habitants qui résistent, menacé par AGO d’être expulsés) – printemps 2012

Madame la Ministre de l’égalité des territoires et du logement,

Nous sommes un couple d’habitants de Notre Dame des Landes (44) menacé d’expulsion par AGO (Aéroports Grand Ouest). Un huissier est passé le 11 juin 2012 me sommer de quitter ma maison sans délai et m’assigner en justice au tribunal de Saint Nazaire le mardi 19 juin. C’est une procédure expéditive au mépris des accords politiques issus de la grève de la faim menée par les opposants. Le hameau dans lequel nous vivons depuis 15 ans est voué au bétonnage selon les plans de l’Etat et de la multinationale Vinci. Le projet : détruire 1700 hectares de bocage pour y construire un aéroport en expropriant et en expulsant les habitants. En plus d’alimenter la course effrénée vers la catastrophe écologique au nom du « progrès » et de la « compétitivité », ce sont surtout des vies que le système broie dans son absurde logique de profit. Notre vie, celle de notre famille, de nos voisins, de nos proches, de ceux qui avec nous habitent ce petit bout de terre, y vivent et le font vivre.

Habiter quelque part ce n’est pas payer un loyer ou détenir un titre de propriété, c’est bien plus. C’est vivre dans un endroit où se nouent des complicités et des amitiés, où se forgent des souvenirs familiaux, où se tissent des solidarités. C’est y cultiver son jardin et y soigner ses bêtes, c’est y partager de joyeux apéros et de succulents repas avec ses amis. Habiter quelque part, c’est y construire sa vie, et cela n’a pas de prix. Nous ne partirons pas contre un chèque comme d’autres l’ont fait où s’apprêtent à le faire. Notre vie n’est pas à vendre pour augmenter les dividendes de Vinci.

AGO répond à la résistance par le harcèlement. Coups de fils incessants, lettres, pressions psychologiques… Il y a des encravatés qui ne reculent devant aucune souffrance humaine pour leur prime de fin de mois. Certains habitants craquent : angoisse, dépression, etc… Nous ça nous donne la rage pour rester digne et
résister jusqu’au bout. Après des années au turbin, à payer un loyer pour me façonner un « chez nous », nous sommes forcés de constater que la propriété privée n’est sacrée que lorsque le pouvoir défend les multinationales et les gros propriétaires fonciers. Elle ne vaut plus rien dès lors qu’il s’agit de la propriété
d’usage des habitants. Notre histoire c’est celle du pot de terre contre le pot de fer, d’un cuistot et de sa famille qui vivent avec 1 400 euros par mois contre la multinationale Vinci qui a fait 37 milliards d’euros de bénéfice en 2011.

Madame la Ministre, nous ne vous écrivont pas pour obtenir un relogement. Nous préférons encore notre maison déclarée « vétuste » par AGO que vos apparts aseptisés et sans vie qui ne fournissent même pas l’espace nécessaire pour auto-produire une partie de ma nourriture. Pour nous qui habitons le bocage
l’opposition à l’aéroport n’est pas une posture, c’est de l’autodéfense élémentaire… En août 2010, lors de l’Université d’été des Verts, vous fanfaronniez : « je le dis les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre Dame des Landes, ce sera non. » Vos pitoyables mensonges démontrent
qu’entre les convictions écologiques et sociales sur lesquelles vous brodez à longueur de discours et l’attrait malsain des ors du pouvoir, vous avez choisi.

Nous ne sommes pas de ceux qui se laissent berner par vos promesses électorales et vos campagnes attrape nigauds. Nous ne sommes pas de ceux qui par leur naïvetedeviennent le paillasson sur lequel vous essuyez négligemment vos escarpins de luxe pour gagner le confort douillet des salons ministériels.

Nous avons vu au niveau local les verts qui faisaient soit disant campagne contre l’aéroport manger piteusement dans la gamelle que leur tendait l’exécutif socialiste. Nous vous voyons aujourd’hui, dégoulinante de fierté, poser sur la photo officielle du gouvernement de J.M. Ayrault, maire de Nantes, principal porteur du projet. Alors nous repensons à vous, lorsque vous étiez venue à la Vacherit, planter un arbre au tractopelle dans une mise en scène ridicule pour affirmer votre opposition et celle de votre parti au projet d’aéroport…

Lors de votre discours d’investiture, vous déclariez : « ’’Ce qui se fait sans nous, ce fait contre nous’’ disait Nelson Mandela. Avec modestie je le paraphrase pour dire que ce qui se fait pour les habitants sans les habitants se fait le plus souvent contre eux. » Vous aurez beau nous jeter de la poudre aux yeux avec vos
enquêtes publiques bidons, nous endormir avec votre discours pour cadre sup dont l’engagement écolo se résume à acheter du bio en magasin spécialisé et dépenser en une heure de course ce que je gagne en une semaine de boulot… nous ne sommes pas dupes. Maintenant que vous avez le cul vissé sur un siège de
ministre, vous ne pouvez qu’être contre nous.

Madame la ministre de l’égalité des territoires et du logement, comme vos prédécesseurs vous serez la ministre des expulsions locatives et de la compétition entre les territoires. Votre présence au gouvernement c’est comme un label bio sur un produit importé par avion d’Amérique du sud : une minable escroquerie, celle
du capitalisme « vert » ou « à visage humain ». Le gouvernement auquel vous appartenez continuera de broyer des vies, d’expulser des habitants pour construire au bénéfice de Vinci, Bouygues, Eiffage ou Areva des infrastructures destructrices en déportant les populations qui s’y opposent. Il continuera d’expulser des
personnes qui ne peuvent plus payer leur loyer parce que leurs vies valent moins que les profits des agences immobilières. Et vous, Madame la Ministre, vous continuerez de mentir à la télé, à la radio, dans vos programmes et sur les tribunes…

Si nous vous écrivons madame la ministre, c’est pour vous rappeler que sur le terrain, il y a des habitants qui résistent et qui s’organisent, des occupants venus les soutenir en cultivant illégalement les terres d’AGO. Que ceux là, ne partirons pas et ne signerons rien. Que par la construction d’un rapport de force local, sur le terrain, nous vous empêcherons de construire cet aéroport. Prenez garde madame la ministre, car face à ceux qui luttent et qui resteront quoi qu’il arrive, il faudra choisir son camp. Celui des camions de gendarmes mobiles ou celui des opposants défendant le bocage, celui de Jean Marc Ayrault ou celui des habitants.
Oserez vous de nouveau prendre position publiquement contre l’aéroport ? Vous opposerez vous fermement à toute expulsion pour ce projet absurde ? Prendrez vous parti pour notre famille ou vous rangerez vous du coté de Vinci ?

Dans l’attente d’une réponse,
Claude et Christiane Herbin André

Publié dans Paroles | Commentaires fermés sur Lettre ouverte à Cécile Duflot (de la part de quelques habitants qui résistent, menacé par AGO d’être expulsés) – printemps 2012

Première convocation au tribunal et appel à solidarité, été 2012

La famille Herbin vit sur la ZAD depuis 1995. Ce sont les premiers habitants à passer en procès pour expulsion parce quʼAGO les considère comme des « sans droit ni titre ». À terme tous les habitant-e-s, exploitant-e-s agricoles et propriétaires qui résistent face à la pression dʼAGO et qui refusent de partir se retrouveront dans cette situation.

La famille Herbin avec qui nous, occupant-e-s de la ZAD, avons tissé des liens dʼamitié, de solidarité et de camaraderie, ce sont les premiers habitants qui passent au tribunal pour le simple fait de vivre à Notre-Dame-des-Landes et de vouloir y rester.

Solidarité avec les expulsés, tous à Saint Nazaire pour crier aux juges et aux décideurs : « nous ne partirons pas, explusons VINCI/AGO du bocage ! »

Appel à rassemblement le mercredi 11 juillet à 9h au tribunal de Saint Nazaire.

Ci-dessous un communiqué de quelques collectifs et associations :
Notre-Dame-des-Landes :

L’accord du 8 mai 2012 à l’épreuve de la réalité du terrain
Mr et Mme Claude et Christiane Herbin, Le Liminbout, Notre-Dame-des-Landes, reçoivent le 11 juin 2012 par huissier une sommation de délaisser les lieux immédiatement et sans
délai.
Le mercredi 13 juin 2012 le même huissier apporte lʼassignation à comparaître le mardi 19 juin 2012 à 14h au Tribunal dʼInstance de Saint Nazaire.
Mr et Mme Herbin sont locataires depuis mars 1996, ils sont donc concernés par lʼaccord du 8 mai 2012. Cet accord mentionne : « pas dʼexpulsion avant la fin des recours (…) pour les habitants et les exploitants agricoles installés avec droit et titre sur la zone avant la déclaration de la DUP et ayant refusé des procédures amiables. » Nous tenons à exprimer notre étonnement et notre profonde indignation devant cette procédure expéditive. Nous
demandons aux signataires des collectivités locales dʼintervenir auprès dʼAGO pour quʼil retire sa plainte afin que lʼaccord politique soit respecté.
Signataires : ACIPA, ADECA, Confédération Paysanne, CéDPA

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les Q de Plombs

C’est une association informelle qui a été créée en 2008 avec des habitants du Liminbout et les premiers habitants qui occupaient le Rosier, ferme aujourd’hui détruite suite à l’Opération César, malgré la défense acharnée menée par les paysans en lutte, le mouvement d’occupation, des gens du coin et des amis venus d’ailleurs.

Les Q de Plombs sont nés de la rencontre entre les tous premiers occupants de la ZAD et des habitants : Claude et Christiane. Ces locataires aujourd’hui expulsables, sans droit ni titre, furent à l’origine avec leurs amis de l’appel à venir occuper la ZAD pour résister contre le projet d’aéroport. De cette rencontre entre des habitants qui résistent et les premiers « squatteurs » est née l’envie de cultiver un jardin et d’élever ensemble des bêtes pour se nourrir et faire grandir notre détermination à rester pour résister.

L’association a pour objet :

– de lutter contre l’aéroport et son monde, en habitant, en cultivant et en faisant vivre le territoire

– de lutter contre le système de consommation intensif, les grandes surfaces, et la mal bouffe

– de tendre vers l’autonomie alimentaire et de partager des bons produits maison par l’échange, le troc, la vente directe

– d’avoir la possibilité de répondre à ses besoins par son travail, sans pour cela exercer une activité salariale, et de libérer ainsi du temps pour vivre et lutter en s’affranchissant autant que possible du système marchand

Pendant les expulsions, qui furent précédées de longs mois de partage de coups de mains, d’entraide et de soirées arrosées mais inoubliables au Liminbout, quelques occupants ont pu passer l’hiver grâce à l’amitié et la solidarité de Claude et Christiane, leurs portes toujours ouvertes et le délicieux stock de conserves maison… Ils les ont ainsi rejoint pour poursuivre l’aventure des Q de Plombs.

Mais les Q de Plombs ce n’est pas que quelques personnes qui cultivent, élèvent et s’organisent ensemble. C’est tout un réseau d’entraide, composé d’amis d’ici ou d’ailleurs, des bourg alentours ou de plus loin, de paysans, salariés ou chômeurs, qui prennent plaisir à se retrouver autour d’un chantier collectif, d’un repas
partagé, et bien sûr les fameux banquets et la fête des Q de Plombs.

Les Q de Plombs ce n’est ni un parti politique, ni un syndicat, ni une petite entreprise ; c’est une bande d’amis qui cultivent, élèvent, festoient et résistent, chacun à leur manière. C’est des tablées de rires et de chants, des grands banquets pour célébrer le plaisir de bien manger et d’être ensemble…

« Si un plus grand nombre d’entre nous préférait la nourriture, la gaité et les chansons, aux entassements
d’or, le monde serait plus rempli de joie. »
– JR Tolkien

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